Les bateaux français qui couraient les finales B ont réalisé de belles performances.

Premières à y prendre part, Camille Loisel et Adèle Brosse n’ont pas vraiment laissé de chance à leurs concurrentes. Elles ont assis d’entrée leur domination sur cette finale B du deux sans barreur féminin, avec un écart déjà conséquent dès le premier 500. À l’arrivée, elles ont ainsi terminé en tête avec plus de dix secondes d’avance sur le deuxième bateau, réalisant au passage leur deuxième meilleur temps de ces championnats. “Elles ont fait une très bonne course, commente leur entraîneur Camille Ribes, elles sont arrivées à se libérer, à prendre du plaisir. Elles ont retrouvé les Italiennes : aux Europe elles étaient dans la même seconde, ici Camille et Adèle leur en mettent dix !”

Même envie de gagner pour Esteban Catoul et Louis Maupin en deux sans barreur toujours. Une envie de briller pour cette finale B, sur le Lagoa Rodrigo de Freitas. Partis très fort, les deux tricolores ont pris les choses en main, s’assurant la tête de course du début jusqu’à la fin. Le résultat est là : premiers en 6:55.15 avec deux secondes d’avance sur la paire britannique. “C’était leur meilleure course, note Frédéric Perrier, bien maîtrisée techniquement, sereine et facile. Ils ont appris de ces championnats, en développant leur coup d’aviron, long et puissant et en restant concentrés sur leurs objectifs. Il faut aussi souligner le travail de Sébastien Tant qui a été leur premier entraîneur, avant les championnats d’Europe”.

Les choses se sont avérées plus compliquées pour le deux de couple. Hugo Quemener et Stanislas Desgrippes affrontaient eux aussi de très sérieux adversaires, bien décidés à en découdre. Cinquièmes au premier 500 en raison de deux fautes techniques qui ont stoppé net le bateau, les deux Français ont grignoté une place en milieu de course, avant de céder du terrain aux autres bateaux. Donnant tout ce qu’il leur restait comme énergie à quelques encablures de l’arrivée, ils ne sont pas parvenus à passer la pointe devant celle des Chiliens. Ils terminent sixièmes de leur finale B. “C’était un bateau charnière entre la finale A et la finale B, précise leur coach Frédéric Perrier, le résultat d’aujourd’hui ne le démontre pas, ils étaient capables de gagner, mais les deux fautes techniques les ont arrêtés, et ils n’ont pas pu remonter. Ça fait partie du jeu, tout le monde peut commettre des erreurs, même les meilleurs. Il faut savoir en tirer les enseignements pour ne pas les réitérer, que ce soit utile pour l’avenir”.

Suzy Paquin, Julie Serre, Julie Leclerc et Maya Cornut voulaient montrer ce qu’elles savaient faire. Parties très fort, elles ont devancé dès la première partie de la course le bateau russe, le plaçant à une très longue distance. Elles remportent la finale B du quatre sans barreur avec plus de vingt-trois secondes d’avance sur leurs adversaires. “On s’attendait à un duel avec les Australiennes, explique Camille Ribes, mais leur forfait pour raison médicale a changé la physionomie des choses. Les Françaises ont pris le pouvoir, elles ont tenté beaucoup de choses tout au long de cette course, craquant un peu sur la fin, mais le travail était fait. Elles gagnent la finale B, c’était leur place. C’est important que maintenant elles rebondissent, que cela leur serve de tremplin pour la suite”.

La France repart de Rio de Janeiro sans médaille. “On espérait mieux pour nos athlètes, commente le chef de secteur junior Olivier Pons, on aurait bien sûr aimé avoir plus de bateaux en finales, remporter une ou deux médailles. Mais je n’ai rien à reprocher aux jeunes, ils se sont tous investis, depuis le stage terminal où tout s’est bien passé, et ici. Par rapport aux Europe, tous les bateaux ont progressé. Mais le niveau mondial est de plus en plus dense”. Une des caractéristiques des juniors est qu’il n’existe pas de régate permettant d’évaluer précisément le niveau des autres nations, et les équipes changent tous les ans. “Prendre des repères n’est pas évident, poursuit Olivier Pons, et notre réservoir n’est pas important. Notre organisation, entre le système scolaire et les capacités des clubs, ne nous aide pas par rapport à d’autres nations où les jeunes s’entraînent deux fois par jour. Le haut niveau ne s’improvise plus du tout, même chez les juniors”.